👕👢👗👠 600 000 articles disponibles, 29 milliards d'euros de ventes en 2023*. Les chiffres du géant mondial de la fast fashion donnent le tournis. Écologiquement, ils donnent la nausée.

🏭 Shein est devenu un empire de la mode en proposant toujours plus de vêtements, tous les jours, produits plus vite, pour moins cher. La marque chinoise, qui se cantonnait aux robes de mariée à sa création en 2008, est devenue l’incarnation d’une nouvelle tendance : l’ultra fast-fashion. Shein vend dans plus de 150 pays mais pas dans son propre pays, la Chine, qui dispose de vêtements de meilleure qualité.

🕙 En trois jours, la marque est capable de concevoir une pièce, la produire, la mettre en ligne sur son site et la vendre. À titre de comparaison, chez Zara et H&M, il faut compter trois à quatre semaines. C’est pourquoi on parle d’ultra fast-fashion.

🤢 DES MATIÈRES POLLUANTES POUR CASSER LES PRIX

Les vêtements de Shein sont faits, en majorité, de matériaux synthétiques dérivés du pétrole (polyester, acrylique, élasthane) ou chimiques (viscose, nylon, polyamide). Ces matériaux sont particulièrement polluants, gourmands en eau, mais coûtent peu cher. Dans la fabrication du vêtement, des produits chimiques, comme des phtalates, des formaldéhydes ou des métaux lourds sont utilisés.

« Au Canada, une veste pour bébé Shein contenait 20 fois la quantité de plomb autorisée par les normes »,

rappelle Bérengère Weiss, autrice de Quand la planète n’aura plus rien à se mettre. Sur Clear Fashion (l’app qui informe les consommateurs sur l’origine et l’histoire des vêtements), l’enseigne est notée 13/100, un très mauvais score. En 2023, le média américain Bloomberg publiait le résultat des analyses des vêtements en coton de la marque. Et révélait ainsi que Shein utilise du coton issu de la région du Xinjiang, région où la Chine exploite les Ouïghours.

L’IA BOOSTE LES ÉMISSIONS DE CO2 💨

Fin août 2024, la marque publiait son rapport de développement durable et social dans lequel elle avoue avoir émis 16,7 millions de tonnes de CO2 en 2023 contre 9,17 millions de tonnes en 2022. « Nous reconnaissons qu’il nous reste encore beaucoup à faire dans notre démarche d’atténuation du changement climatique. ».

C’est le moins qu’on puisse dire ! Mais on ne voit pas bien comment la marque pourrait atteindre la neutralité carbone qu’elle a promis pour 2030. D’autant qu’elle utilise de plus en plus les logiciels d’intelligence artificielle, qui lui permettent de repérer encore plus de nouveaux modèles un peu partout dans le monde, anticipant ainsi les demandes des clients. La promesse d’une production encore faramineuse et d’une pollution encore accrue.

* Selon Grist Sage Lenier, directeur exécutif de Sustainable and Just Future, organisation environnementale à but non lucratif.

texte : Chloé Tridéra