💌 L’histoire de…
J’ai rencontré Juliette un été dans un village-vacances du Nord-Pas-de-Calais en aidant son cousin à allumer le barbecue. On a passé le reste de la semaine à rigoler, à discuter puis chacun est reparti chez soi : elle en région parisienne, moi à Avignon. On a échangé nos numéros, en mode « amis ». Puis on s’est parlé tous les jours par Skype, WhatsApp, Snap...
Deux mois plus tard, je lui ai avoué mes sentiments par SMS. Elle en éprouvait pour moi aussi. Alors on a tout fait pour se voir vite. Elle a négocié avec ses parents pour qu’ils lui paient un billet d'avion, moi avec les miens pour qu’elle vienne chez nous une semaine. J’avais supplié mon père - qui m’avait accompagné pour la chercher - de rester dans la voiture. C’est à l’aéroport qu’on a échangé notre premier bisou. Ensuite, les allers-retours, le petit message du premier lever le matin et les deux appels du soir sont devenus une routine : on est restés trois ans ensemble !
On se retrouvait à toutes les vacances et longs week-ends : on s’y prenait à l'avance pour payer le moins cher possible. Un été, on s’est arrangés pour que Juliette effectue son stage à Avignon. Un autre pour que nos familles se retrouvent à la montagne. Quand on se voyait, c’était tous les jours et sous le même toit alors quand on se quittait, il y avait beaucoup de tristesse. Juliette pleurait presque à chaque fois. Elle dormait avec une peluche quand je n’étais pas là et moi, avec un de ses débardeurs.
Dans une relation à distance, tout est plus intense : quand tu te vois, tu sais que ça ne va pas durer alors tu profites à fond. Et quand tu es loin, un rien peut créer des tensions : une parole maladroite, un mot écrit mal choisi, le ton de la voix... Une fois, Juliette n'a pas répondu à mes appels après une dispute et ça m’a énervé car c’est le seul moyen qu’on avait de rester en contact !
Et il ne faut pas être trop jaloux. Au début, je n’aimais pas trop que Juliette fasse des soirées sans moi, mais j’ai appris à lui faire confiance. Et j’étais content qu’elle fasse pareil quand je sortais avec mes potes. Avant l’été, on a fini par se séparer pour diverses raisons, mais rien à voir avec la distance ! On est restés en bons termes et il nous arrive encore de nous envoyer des messages.
Texte : Fleur de la Haye
Illustrations : Alix Garin